"Le Le tango est né dans les faubourgs de Buenos Aires (Argentine)", rappelle Olivier Mayol, président de l'association Braise Tango. De fait, c'est plutôt une pratique populaire qui se danse dans des Milongas : des bals organisés, sur fond de musique des années 30, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Trop technique pour moi ? N'importe qui peut pratiquer le tango, puisque c'est l'improvisation qui domine. « C'est tout, sauf le rigide vite-vite-lent imposé par l'imaginaire européen. » Le but n'est pas d'impressionner avec des figures difficiles. Mais de « donner sens à la musique », de jouer avec les instruments. Exemple ? « enchaîner les petits pas sur le pizzicato du violon ».
Envoyé aux oubliettes ? Le groupe Gotan Project a réveillé la danse argentine dans les années 90. Et ce, en osant mélanger tango et musique électronique. L'association rennaise a depuis connue une explosion d'adhérents, dont le nombre atteint aujourd'hui 280 ! Âgés de 15 à 80 ans, ils viennent de tous milieux sociaux. L'association rompt aussi avec la tradition machiste. "Les femmes, souvent majoritaires dans les bals, ont aussi le droit d'inviter un homme à danser."
"À Rennes, nous sommes les hippies du tango !", s'amuse Olivier Mayol. Les hommes troquent le costume pour le jean et le polo. En revanche, pas questions de quitter les talons pour les femmes. "Pour des raisons esthétiques bien sûr", mais surtout parce que "l'appui du talon donne de l'élan aux tangueras".
Marche sensuelle ? On a tous l'image d'une danse partagée dans l'abrazo (l'étreinte) : mains enlacées, yeux fermés et joues collées. Tandis que les hanches chaloupent. Georges Clemenceau n'a-t-il pas dit sur le tango. "On ne voit que des figures qui s'ennuient et des derrières qui s'amusent." Certes, mais "le tango est davantage sensoriel que sensuel, corrige Olivier Mayol. Cette posture permet de ressentir et de suivre ce qu'engage son partenaire".