Ce fut d’abord un long cheminement commencé lors d’études de piano, où, encore adolescent, il découvre une pièce d’Albéniz intitulée Tango, dont il aime le rythme.
Étudiant, cette musique continue à lui trotter dans la tête, mais elle est encore inconnue à l’époque dans les bacs des disquaires. « Devenu enseignant auprès de lycéens, j’ai cherché à leur faire découvrir une autre musique que celle de leur quotidien. Je suis tombé sur un 33 tours d’Astor Piazzolla, puis de Carlos Gardel. Quelques années plus tard, en 1983, alors organisateur d’un festival sur les instruments à anche libre, dont font partie l’accordéon et le bandonéon, j’ai découvert la sonorité particulière de cet instrument grâce à un ami luthier et musicien. Mais j’en suis resté là à ce moment », explique Yves Defrance, habitant de Dinard (Ille-et-Vilaine).
« Le déclencheur a été un des séjours à l’étranger que j’organisais, depuis des années, pour faire passer mes étudiants en musicologie de la théorie à la pratique. Cette année-là nous sommes allés en Argentine. » Parti en éclaireur, il y passe trois semaines, prend ses premiers cours de tango et découvre la complexité de cette danse. Il y retourne plusieurs fois, revenant à chaque fois avec un grand nombre de CD.
Depuis, une pratique régulière lui permet de progresser. « C’est non seulement un loisir créatif et musical, mais aussi social et même sportif, le corps étant mis totalement à contribution. » "Un bal tango, appelé milonga, c’est un moment hors du temps, une manière de s’évader du quotidien, distillant une sorte de joie intérieure faite de choix vestimentaire, de l’attente de retrouvailles, d’amitiés ou de nouvelles rencontres."