Avec un mari contrebassiste qui voyage dans le monde entier, la danseuse professionnelle cherchait à se rapprocher de Paris, tout en relevant un autre défi, après une aventure à Angers brutalement stoppée parle Covid. C’est ainsi que Le Mans s’est imposé, Yanina y connaissant Hervé Guidoux, justement rencontré dans l’Anjou, et qui cherchait quelqu’un pour enseigner le tango au sein de l’association Tempo Tango, qu’il préside à la salle Barbara, allée de l’Aigle Noir. Après avoir été directrice artistique, chorégraphe et productrice de sa propre compagnie (La Femme Tango Company, ndlr), Yanina Fajar apporte toute son expérience et son savoir-faire dans une ville à taille humaine comme Le Mans. « Quand j’ai découvert qu’il n’y avait pas de professeurs de tango au Mans je me suis dis que cela pouvait être difficile. Mais en réalité le niveau est très correct, même si je voudrais importer la vraie culture du tango argentin. Je pense qu’il manque un peu d’information autour de cette pratique et qu’on peut encore la faire connaitre davantage » reconnait celle qui possède des origines italiennes et arabes. Mettant notamment en avant le travail du torse et des bras, le tango se danse en couple, avec une partie artistique et une partie sociale. Deux dimensions qui participent à la beauté et à la chaleur du tango. Jurée au championnat du monde depuis 2012, Yanina détaille sa méthode de manière plus pointilleuse : « Depuis toutes ces années, j’ai beaucoup étudié le corps des personnes, et j’ai compris que c’était très différent d’échanger avec quelqu’un qui a dansé toute sa vie ou avec quelqu’un qui n’a jamais dansé. J’ai créé une méthodologie pour faire comprendre quel mouvement ou quelle partie du corps doit bouger pour faire le pas. Les personnes qui dansent depuis pas mal de temps me disent que cela va être dur de faire telle ou telle chose, mais en leur expliquant correctement ils y arrivent. »